dimanche 28 janvier 2007

TERROT : origines de cette moto

Je me suis penché sur la provenance de cette moto. D'où vient-elle exactement? Quelle est son histoire?

Le propriétaire précédant l' a récupérée probablement incomplète, assez oxydée et avec un moteur assez usé (voir bloqué).
Il m'a dit penser qu'elle provenait du Doubs (peut-être achetée la bas).

N'ayant pas de carte grise d'origine, une de collection a été faite, datée du 01/01/1935 car seule l' année était connue à ce moment.



Alain ( le collectionneur rencontré en début de mois) m' a dit qu' il avait des documents plus précis donnant le mois de production, nous verrons cela plus tard et j'espère que ce sera rectifiable sur la carte grise que je n'ai pas encore refaite (la moto ne roule pas et est dans un endroit privé, ça peut donc attendre).

Ayant eu pas mal de documentation sur les terrots et les motos anciennes par l'intermédiaire d' Alain, je suis tombé sur un chapitre expliquant comment lire les anciens numéros de plaque.



Sur les deux plaques qui se trouvaient sur cette terrot on peut lire le numéro 983 E 63. Mais sur la plaque arrière apparaît le numéro d'avant guerre. Il s'agit du 3259 ED.






En me référant au listing des combinaisons de deux lettres (qui étaient attribuées par département) il s'agirait de la Creuse.


Le deuxième numéro serait donc une ré immatriculation d'après guerre dans le Puy de Dôme. Cela semble possible car ces deux départements sont voisins.


En regardant la plaque avant (artisanale, sympa mais terriblement coupe jarrets) j'ai remarqué sous les couches de peinture des inscriptions gravées dans le métal.

En grattant, j'ai découvert ça:





C'est la confirmation que ma moto est bien passée par la creuse, ça ne s'invente pas. Cela ne dit pas si c'est la première immatriculation (les deux plaques sont artisanales donc postérieures à cette moto), mais c'est assez probable.

C'est un début assez encourageant. A cette vitesse et avec ma chance, peut-être que je vais retrouver la tombe du marchant de moto qui l'a vendue?


Dernières nouvelles:

Alain m'a permis de compléter un peu ma moto (il faut dire que sa cave est une vrai caverne d'ali baba).

J'ai donc récupéré un kick repliable (celui en place est un terrot mais fixe, plutôt prévu pour un modèle éco ou une 250), un filtre à air pour Gurtner M22D mais année 50 (pas trop grave car les modèles avant guerre sont plutôt hors de prix et durs à trouver) et une bonne poignée de boulons années cinquante qui ne dépareilleront pas et feront nettement mieux que l'inox et les BTR.

Le kick a une légère fissure qu'il va falloir réparer mais pour l'instant pas moyen de démonter la vis (j'y ai cassé un tournevis facom).



Notez le fiston qui touche à ce qu'il ne faut pas toucher au moment où papa prend la photo.


Comme vous pouvez le voir, la partie filtrante a été enlevée car plus bonne.

Contrairement aux apparences, ce n'est pas du grillage d'acier mais du plastique (?). Il faut que je trouve quelque chose dans le genre pour le remplacer, sachant que ce type de filtre est indémontable (serti).


Deux dernières choses:
Tout d'abord la mise en place de la dynamo avec sa nouvelle fixation. C'est nettement plus beau (rivetée) et ça tient beaucoup mieux.








Enfin une mauvaise nouvelle mais pas trop grave: en montant à blanc les segments, j'ai constaté que les nouveaux sont plus profonds qu'à l'origine. C'est une chance que ça ne rentre pas du tout car si c'était rentré pile, je ne m'en serais pas rendu compte et le moteur aurait serré en quelques instants. Il faut du jeu au fond des gorges pour rattraper les dilatations.

J'espère que Gonin va me reprendre ça en garantie car il aurait dû voir ça.

Chose curieuse, l'ancien propriétaire avait déjà approfondi une des deux gorges.

jeudi 25 janvier 2007

TERROT: Haut moteur: suite

En présentant les segments dans le cylindre, je constate qu'ils sont un peu trop grands. Gonin me l'avait dit. En même temps, trouver des segments pour un piston de 71,38mm, il ne fallait pas rêver.




Je ressorts ma vieille lime diamantée qui m'avait servi à tailler les segments de ma Vespa (l'acier trempé est tellement dur que c'est le seul outil capable de le faire).






Le jeu à la coupe doit être entre 0.25 et 0.35.

Je me cale sur 0.25. Ça donne ça:



Pour les rayures apparentes sur la photo, ne soyez pas impressionnés: le gros plan les fait ressortir avec le flash. En réalité, elles sont indécelables au touché.

Pour le noir du cylindre, une deuxième couche a été nécessaire car de nombreuses zones avaient été oubliées. Le résultat est assez homogène mais il faut y aller au petit pinceau. Une heure par couche minimum et avec un éclairage puissant.

Je polis le cache soupapes:




Tout d'abord, un coup de papier de verre à l'eau en 240 pour enlever les petites traces de coups et les rayure profondes. Puis on affine au 400 et 600. Je passe même du 1000 car il m'est arrivé qu'au 600 les rayures de ponçage restent malgré le polissage.

Ensuite pâte à polir en trois passage. Le résultat est sympa. Il faudra peindre les rainures et autour du terrot de la couleur du réservoir (rouge dans mon cas).

Je mets en place le joint taillé pour lui. Normalement il est en liège, mais du papier devrait faire l'affaire.




Grosse erreur! Les anciens ne font rien pour rien. Le joint, lorsqu'il est en liège, dépasse et appuis sur le plan de joint du cylindre. Là, le papier est trop fin et ne sert à rien. Il va falloir trouver du liège.

Je mets tout de même en place le cache soupapes avec sa molette de fixationrechromer).

C'est plutôt pas mal:

Pour finir le haut moteur, il me reste à trouver un joint de culasse( plastique-alu, cuivre(origine) ou fibres?), un joint de pot et du liège.

samedi 20 janvier 2007

TERROT: Remontage et peinture du haut moteur

Ça y est, le haut moteur est traité et remonté.
Il a tout d'abord fallut le décaper:
la culasse recto-verso:

Une petite inscription qui me signale que ce haut moteur ne vient pas des usines terrots mais d'un sous-traitant:

J'ai trouvé sous le noir du gris/alu, et sous celui-ci de la rouille. Pour le décapage, j'ai utilisé une brosse en nylon pour ne rien abîmer.

Quand on obtient une couleur acier comme celle là d'un vieux cylindre en fonte, c'est qu'on a passé un bout de temps à poncer et qu'il est prêt à peindre.

Attention en décapant autour des siège de soupapes: les éviter sinon rodage obligatoire.

J'ai ensuite remonté les soupapes avant de traiter le cylindre pour une question pratique: pas de risque de se noircir les mains ou de dégrader le travail effectué.

Avant:

Après:

Pour cela, j'ai juste utilisé deux tournevis et les petits doigts agiles de ma femme. Je pousse de tout mon poids sur la cuvette de ressort et mon épouse glisse les deux demie coquilles sur la queue de soupape. Je dois avouer que c'était plutôt limite et préconise l'utilisation d'un lève soupapes, mais faute de mieux ça peut marcher (contrairement à certains dires).

Ensuite je traite:

Les boulons de culasse sont également traités pour faire uniforme.

Le résultat est convaincant sur le point de vue esthétique, mais ça tache un peu les doigts quand on touche le cylindre. Je vais laisser sécher plusieurs jours puis lustrer avec un chiffon doux (comme dit sur la notice), on verra bien.

Si ça fonctionne, je me demande si un traitement de toute la visserie fumée peut-être envisagé. Le kit est très cher et cette solution me semble économique. A voir.

jeudi 18 janvier 2007

TERROT: Liste de ce qui manque, noir a cylindre.

Je viens de faire le tour de ce qui me manque pour compléter ma moto.
On peut dire que ça a pas mal diminué depuis le début:

-Les deux rondelles d'embout de cales pieds,

-un raccord banjo,

-cette satanée poulie de dynamo (je sais maintenant qu'elle fait 50mm),

-la vis qui va sur le raccord banjo qui sert de reniflard,

-quelques fusibles de 15mm en 5 A,

-quelques vis de 6 en tête bombée,
-quelques vis et écrous en 8,

-un filtre à aire pour gurtner M22D,

-un carter primaire,

-une housse de selle,

-un collier de pot,

-un tube de pot,

-les fixation de tand sad,

-l'embouti de plaque arrière,

-les deux tendeurs de roue arrière,
-deux ressorts de frein avant.

Après sauf surprise, c'est juste du travail à fournir ou payer.

J'ai trouvé ça ce matin:


C'est un produit pour renoircir les poêles, insères...

Il paraît que la marque de référence, c'est zébratine mais je n'en ai pas trouvé.
L'inconvénient de ce produit, c'est qu'il faut en repasser de temps en temps. L'avantage, c'est que l'aspect est proche de ce que c'était en 1935 (je pense d'ailleurs que les cylindres étaient traités comme cela et pas peints). Le prix: 8 euros.

A voir si le résultat est correcte.

mardi 16 janvier 2007

TERROT: Ca rame un peu

Rassurez vous, je ne suis pas mort.

Ces derniers temps je n'ai pas vraiment eu le temps de m'occuper de la 350.

J'ai pas mal été occupé par la vente des pièces de 250. C'est presque fini et le résultat est correct: pas d'ardoise la dessus.

Ensuite voilà ce que j'ai récupéré:



Un magnifique champ de patates sans patates.
Pour les enfants ce jardin associatif arrive à point mais vu que je n'ai jamais fait pousser une carotte et que le terrain est plutôt "nature", ça bouffe pas mal de temps. Mais ne nous plaignons pas, un jardin à 10mns du centre de Lyon, c'est plutôt rare.
J'ai juste eu le temps de changer quelques boulons:


Ça fait plus sérieux que ça:

Beurk!

Mon nouveau bouchon d'huile avec ses belles inscriptions:

Et mon nouveau raccord de réservoir:

Enfin j'ai fait connaissance avec un passionné de vieilles motos en général et de terrot en particulier. Il en connaît un rayon et ses conseils et astuces seront d'une grande utilité.

Prochains travaux: peinture du cylindre et de la culasse et remontage des soupapes.

Remontage de l'embrayage en prenant les meilleures pièces des trois que je possède.

Au fait, que ceux qui m'ont gentillement proposé leur aide et des pièces ne se vexent pas de mon silence, je compte les contacter prochainement.

A+

mercredi 10 janvier 2007

TERROT: Bec de goutte à goutte

J'ai réussi à retirer le bec du goute à goute de la pompe Micro.



Dessous, c'était propre. La bille est très légèrement marquée. Il faudra la changer car c'est elle qui empêche l'huile de descendre dans le bas moteur durant les arrêts prolongés.

Pour retirer le bec, il faut avec des petites pinces tirer tout doucement (les doigts ne passent pas). Donner un très léger mouvement de va et viens latéral (demi millimètre) pour aider à sortir.

Bonne surprise sur l'épave: la magnéto donne des étincelles de 1 cm. C'est une Morel avec aimant tournant (plus fiable qu'avec induit tournant). Comme quoi tout est possible.
Ma magnéto étant refaite (c'est une magnéto france), je vais tout de même m'en séparer.

Après comparaison entre une 250 et une 350, je ne regrète pas l'achat de ma HD.
Tout est plus costaud, plus gros et si la 250 fait penser à une 125 améliorée, la 350 fait vraiment "gros cube".
De plus n'étant pas opposé à un attelage un de ces jours, le cadre plus trapu et la fourche plus grosse me confortent dans mon choix (je ne parle pas encore de puissance, n'ayant encore jamais roulé en terrot!).

mardi 9 janvier 2007

TERROT: Pompe Micro

Voilà, à partir de ce post nous sommes en temps réel.

Ce blog en devient vraiment un avec des messages laissés au jour le jour en fonction de la progression de ma restauration.

La pompe à huile est donc démontée pour être vérifiée et nettoyée:
Tout d'abord, nettoyage:

Avant:



Pendant:


Après:



Il y a plus de pièces qu'il n'y paraît dans cette petite boite. C'est même assez compliqué comme mécanique. Comme vous pouvez le voir, tout est nickel.

Je constate que le petit couvercle a un joint qui n'est pas tout neuf.


J'en taille un dans ma feuille de papier à joint.


Le viseur est jauni: j'en taille un dans une pochette CD avec un cutter et une bougie pour chauffer la lame.

Vous ne voyez rien: c'est voulu.


Ensuite, léger polissage pour enlever le côté mat mais pas trop car cette pièce était du genre brut de fonderie et pas polie comme un miroir.


C'est presque prêt. Il reste à polir le cadre du viseur. C'est curieux, sur cette pompe il est en alu alors que sur l'autre il est en laiton chromé. Décidément, la normalisation n'est pas le standard de l'époque. Je vais garder celui en alu, le polissage permettant d'éviter la case chromage.

En démontant le carter de chaîne de magnéto de la 250, j'ai constaté qu'il y avait un joint. je n'en avais pas sur la HD. Je ne sais pas si c'est d'origine, mais c'est efficace car malgré l'état de saleté de l'épave, l'intérieur était comme neuf. J'en taille un à tout hasard mais l'absence de vis sur la partie haute me semble peu pratique pour centrer le joint au montage. On verra.


Pour finir, les derniers outils trouvés dans le garage paternel (il faut que je m'arrête car les deux sacoches arrières ne vont pas être assez grandes).


dimanche 7 janvier 2007

TERROT: 20 décembre: mauvais achat mais bonne affaire.

Durant les vacances de Noël dans le sud, je refais un petit tour sur Ebay, sans envie particulière, juste pour voir.

Je revois une annonce sur une épave de Terrot 250 en sale état. Je regarde alors l'adresse et me rend compte que c'est à 40 Kms de chez mes beaux parents.
Je réfléchis un peu, regarde en détail la photo pour voir ce qui pourrait m' intéresser, appelle le vendeur qui est le propriétaire d'une casse mais connaît bien les véhicules de collection. Il est fort sympathique et ses renseignements me confirment que cette épave n'est pas si morte que ça.

Mes comptes m'interdisent formellement cet achat mais je tente un coup de poker: acheter, garder ce qui me convient et revendre le reste en espérant rentrer dans mes frais.
Le jour J à l' heure H j'emporte le morceau pour la somme de 251 euros. C'est un peu cher mais je dois avouer que le fait de démonter une épave me plaît beaucoup. Je vais pouvoir me familiariser avec toutes les pièces et je vais voir de près un moteur borgne.
Sur place, le vendeur est très sympa et me montre sa caverne d'ali baba: une traction 15/6, deux SM, un Mechersmith (échangé contre 200 francs il y a 20 ans alors que ça vaux 15000 euros aujourd'hui), une barquette de course des années 30( pure merveille) et une terrot entre-tubes 350 dans un très beau jus et roulante. Et ce n' est qu'une petite partie. C'est sûr que son métier lui a permis pour une poignée de monnaie de se faire une collection qu'il faudrait payer des dizaines de milliers d'euros aujourd'hui.

J'ai d'ailleurs droit à la petite anecdote qui fait pleurer: "Quand j'étais jeune, j'ai acheté une terrot culbutée 350 pour 20 francs, j'ai enlevé tout ce qui ne sert à rien pour rouler et on faisait du cross avec". Une culbuté pour 20 frs, ça fait rêver (la suite un peu moins).

Donc me voilà dans le jardin du beau père avec mon monstre:











Comme vous pouvez le constater, il y a eu tentative de seconde vie en motoculteur ou en tricycle.

Je ne vous raconte pas les sarcasmes du beau père et du beau frère: "t'a dépensé 250 euros dans ce truc, wharf!!! En plus regarde, on dirait qu'elle est en train de sortir de terre".C'est vrai qu'elle n'a jamais mérité autant son nom de "terreau".

Mais le pire (et certains l'on compris depuis le début de se post et se marrent depuis un bon moment), c'est qu'entre une Terrot 250 et une 350, il n'y a pas grand chose en commun. Tout est pareil... en plus petit. C'est ballot. Je savais que le cadre était plus mince, mais la fourche c'est pareil, la roue idem... A l'origine, je comptais sur la flasque avant, les ressorts de mâchoires de frein, un raccord banjo, le bouchon d'huile, une béquille avant avec sa patte de fixation et toute la visserie. De tout cela, je n'aurais que le bouchon d'huile. Le tambour avant est un 130mm (moi 170mm), il n'y a pas de béquille avant (modèle économique: 250PUO), les raccord sont droits et pas à banjo.

Pour l'instant ce n'est vraiment pas une affaire. Mais il y a un dieu pour les imbéciles et les naïfs (j'espère me classer plutôt dans la deuxième catégorie).

La pompe à huile, je n'y comptais même pas: il ne faut pas rêver, vu l'état extérieur de la machine, cette pièce si fragile et placée en position saillante est probablement nase.

Une fois démontée, c'est la stupeur: elle est comme neuve: Pas une fissure, pas un coup et l'intérieure est propre, sans une trace de saleté. Comme quoi la chance est nécessaire dans notre passion.



Ensuite, malgré les apparences, la moto est bien conservée et peu rouillée. Pas un seul boulon ne me résistera et tous seront conservés pieusement pour me servir sur la HD. Certains, sous la terre huileuse, ont encore leur chrome d'origine et sont comme neuf. La fourche a encore tous ses graisseurs et n'est ni faussée, ni grippée. Ses axes n'ont pas de jeu. La roue, que je pensais morte car en général c' est très souvent le cas sur une épave ayant traîné dans l'humidité, n'a pas de voile, tourne sans jeu sur son axe et comporte de nombreuses marques de peinture d'origine. Enfin le frein fonctionne encore.

Je pourrais continuer longtemps. Finalement, une fois nettoyée, cette terrot a de nombreuses pièces qui sont plus propres que sur ma moto (mais trop petites).

Pour finir, voici ce que je vais garder:

A cela il faut ajouter toute la boulonnerie (boulons tête bombée, tête fendue, pas inversé, vis de carter...), les deux axes de tige de levier de vitesse et la fixation de dynamo, la mienne étant artisanale.

Il ne me reste plus qu'à revendre ce qui ne m'intéresse pas. Je tiens à préciser que je suis contre le démontage de motos restaurables aux fins de faire de l'argent: pour moi c'est un travail de vautours. Mais dans ce cas, je pense que c'était la seule solution car la moto est trop incomplète et a pas mal vécu. Le moteur est d'ailleurs bloqué.

Certes, c'est peu, mais ce sont des pièces plutôt rares et chères. Je pense que tout compte fait ce n'est pas une si mauvaise affaire.